Recto-Verso (ma schizophrénie m'a sauvé de la folie)
130 pages textes et dessins de Dip
Dip vient de l’enfance. Il parle à l’enfant en chacun de nous. Non pas l’enfant idéal d’un monde bleu et or, mais l’enfant égratigné, celui d’Alice qui court après le lapin et rencontre le sourire du chat, l’enfant qui voit la lune rencontrer le soleil, et les morceaux épars se rassembler en un joyeux désordre.
ip vient de l’enfance et questionne en laissant aller sa liberté, dans un geste de lâcher-prise, loin du cynisme de l’adulte revenu de tout, ou du moralisme de celui qui a oublié qu’il vient d’un ventre, qu’il vient du sperme, qu’il vient d’un non-lieu de mémoire.
Les dessins de Dip viennent de la mémoire du corps, du geste, du récit. Ils viennent de la rencontre.
Et Dip, avec ses dessins, nous invite à la rencontre d’un regard évanoui.
Son trait est une évidence étonnée. Lorsqu’il s’arrondit il semble sourire, lorsqu’il se brise il espère qu’un ballon le rattrapera. Si un nuage traverse la page, un corps s’absente partiellement comme s’absente la pensée lorsque vient l’extase, ou lorsque, soumis à l’effroi ou à l’indicible, l’enfant va puiser dans le geste pour réunir les éclats d’une situation ou les lambeaux d’une relation si instable qu’elle en devient prodigieuse.